Cet article traitera des bases de la diffusion. L’occasion de voir ou revoir les grandes lignes à suivre et celles à ne surtout pas suivre !
Pour commencer : C’est quoi, la sonorisation ?
Selon Larousse : Ensemble de matériels permettant la diffusion des sons, en particulier avec une grande puissance sonore. (Abréviation familière : sono.)
L’idée de base sera donc de prendre un son de base (source) et de le diffuser à forte puissance de façon à le rendre audible par le plus de gens possible, sur de grandes distances.
Mais du coup… Elle est composée de quoi, cette sonorisation ?
La source : Un micro, une guitare, un contrôleur ou une paire de platines DJ, qui vont émettre un signal de quelques millivolts.
Le micro vient transformer une onde acoustique en signal électrique (principe du haut-parleur à l’envers, pour un micro dynamique).
Ce signal est trop faible pour être utilisé en l’état dans un haut-parleur et très sensible aux parasites (de par sa faible tension).
Le préamplificateur : Une table de mixage, une console qui vont récupérer le signal émis par la source et augmenter sa tension en lui appliquant un “gain” pour lui permettre de pouvoir circuler en beaucoup moins sensible aux parasites.
Elle permet également de venir traiter et mixer les sons entre eux pour en faire une sommation (Stéréo en général, mais aussi Mono, LCR, Surround, etc)
Le traitement : Filtrage, égalisation, délai, compression qui vont venir traiter et corriger le son avant de l’envoyer dans les amplificateurs de puissance.
Le traitement peut se faire via des modules indépendants (filtres actifs ou passifs, égaliseur multi-bandes, compresseur dynamique) ou via un seul module appelé DSP (Digital Signal Processor, souvent appelé “Processeur de diffusion” ou “Processeur”) qui regroupe bien souvent les modules cités précédemment, pour un prix inferieur.
Le signal arrive brut dans les entrées du processeur et ressort traité par les sorties.
L’amplification : Les amplificateurs de puissances qui viennent transformer les signaux de faible niveau sortant du processeur en signaux avec suffisamment de puissance pour faire bouger les haut-parleurs.
Un amplificateur de puissance dispose d’un gain qui lui est propre et qu’il est important de connaitre pour pouvoir venir protéger ses haut-parleurs.
Si l’amplificateur possède des potentiomètres en façade, il s’utilise potentiomètres tournés au maximum.
Les enceintes : Ce sont les éléments finaux de cette chaine, qui comportent les haut-parleurs.
Elles sont reliées à l’amplificateur, en général via une connectique Speakon.
On peut trouver plusieurs types d’enceintes :
Les enceintes “full range”, qui sont faites pour diffuser la totalité du spectre, des graves aux aigus.
Les enceintes full-range peuvent être utilisées dans bon nombre de cas : comme retours ou pour assurer la diffusion façade, avec ou sans caissons de basses.
Les enceintes de graves, généralement appelées Subwoofer.
Les enceintes de bas medium, appelées Kick-Bins
Les enceintes de medium-aigu, appelées Tops.
Les Tops peuvent être 2 voies (Medium + Aigus) ou 3 voies (Kick + Medium + Aigu), l’intérêt d’une 3 voies étant d’avoir une solution tout-en-un à raccorder directement à ses Subwoofers.
Maintenant que vous savez tout ça, quelques conseils très basiques, parfois idiots mais qui vous feront gagner beaucoup de temps (et d’argent).
Plus c’est simple, mieux ça marche !
Privilégiez une sono simple et cohérente : 4 caissons et 2 tops deux voies marchent souvent bien mieux que 8 subwoofers différents avec des tops 3 voies pas bien, voir pas du tout en phase.
Moins vous avez de voies, moins vous avez de possibilités de mal les raccorder et d’obtenir des résultats hasardeux ou mauvais.
Deux caissons identiques se coupleront sans rien avoir à faire et produiront deux fois plus de niveau, tandis que deux caissons différents nécessiteront une mise en phase qui, si elle est mal faite, vous fera même perdre du niveau.
Choisissez bien votre amplification, et apprenez à la connaitre.
Il existe désormais de très bons amplificateurs à des prix très accessibles sur internet, et au moins autant de gens sympas prêts à vous conseiller sur Facebook et les forums : Choisissez du matériel qui a fait ses preuves, qui a bonne réputation et dimensionnez le correctement.
Au moins deux fois la puissance du transducteur limité proprement pour garder de la dynamique, passer les crêtes et on évite les marques type Ibiza, Boost, Koolsound, Auna, SPL, Malone et toutes ces véroles : leur place est dans un feu de joie, pas sur votre sono !
De l’argent dépensé dans du matériel bas de gamme, c’est de l’argent perdu (puisque vous allez devoir les revendre à perte le jour ou vous voudrez quelque chose qui tient la route) : autant économiser et acheter directement du bon matériel, même si ça prend plus de temps.
On trouve de chouettes trucs chez les chinois : Sanway, CVR, Sinbosen, Verity, SAE, Gisen, Hexa Audio, MDM ou encore Insane Audio Factory pourront vous fournir des amplis puissants à des coûts vraiment réduits.
Si vous voulez vous la jouer old school, de vieux amplificateurs (certes dépassés technologiquement) pourront aussi faire l’affaire : Crest, Crown, Mac Mah et autres Proline se feront un plaisir de tracter votre sono comme un vieux diesel : Lentement mais surement, et en toutes conditions !
Mesurez le gain de votre amplificateur, c’est rapide, facile avec la calculatrice de Marc : http://hornplans.free.fr/gainampli.html et ça vous évitera de casser du haut-parleur à tour de bras (et si jamais vous avez la flemme : Contactez moi, je fais du remembranage de HP au forfait, héhé !)
Protégez correctement votre matériel.
La seule chose qui protège votre beau G401 sorti du carton du méchant DJ Uptempo avec ses sons en MP3 surcompressés c’est le processeur, alors choisissez le soigneusement : Un limiteur RMS est un must-have pour protéger ses haut-parleurs et on en trouve sur plein de références, à tout les prix.
T-Racks DS2/4, séries DSP, dB-Mark séries XCA, séries DP, tous les hauts de gamme type Xilica, Nova, Dolby Lake, XTA et autres en disposent et sont très bons.
Une autre cause de casse de haut-parleurs très répandue est la sur-excursion liée à un mauvais filtrage : Un concepteur ou constructeur sérieux doit vous donner le réglage du filtre passe-haut avec sa fréquence, son type et sa pente.
Rentrer un passe-haut au pifomètre, c’est jouer à la roulette russe :
Si il est trop haut, pas de danger mais on exploitera pas le plein potentiel du caisson de basse, si il est trop bas en revanche, à pleine puissance la membrane quittera la zone de contrôle de l’entrefer (avec le son crade qui va bien) avant de venir s’écraser violemment contre la plaque de champ au retour, causant la fin de la vie de votre haut-parleur chéri.
Donc non, on ne colle pas un BW12 à 25Hz à ses Punishers, ou encore un BW24 à 30Hz sur ses MTL46 : Le filtrage n’est pas qu’un chiffre, seule une simulation ou une mesure de distorsion pourra vous donner les bonnes valeurs.
Calez ou faites caler votre système !
Un calage, c’est 80% du rendu d’un système son.
Avant de penser à investir dans plus de caissons de basse, de plus gros amplis ou autre investissement couteux, il souvent bien plus intéressant de se pencher sur le réglage de son système.
Une mauvaise mise en phase entre les subs et les kicks à 80Hz et c’est toute la puissance du kick qui peut disparaitre… Autant dire que ça ne servira à rien de rajouter des enceintes.
Un setup de mesure basique avec REW, un PC, une petite carte son 2 entrées/sorties et un micro type ECM999, c’est pas très cher et en quelques heures, on arrive à sortir des mesures basiques avec les différents tutoriels disponibles sur Youtube, Hornplans et autres forums traitant de la sonorisation.
Si la tâche vous parait trop ardue ou que vous voulez un résultat à la hauteur de vos attentes : Contactez un pro qui se fera un plaisir de venir caler votre sono, moyennant finances.
Ainsi s’achève cet article sur la diffusion.
Si des doutes ou des questions persistent n’hésitez pas : Internet est rempli de gens compétents (au moins autant que d’ahuris complets) qui se feront un plaisir d’éclairer vos lanternes.
Vérifiez toujours le sérieux et la réputation de votre interlocuteur avant de prendre pour argent comptant ce qu’il dit, et croisez les informations : tout le monde peut se tromper, et c’est souvent très formateur 😉 !
C’est vraiment excellent ! Merci encore pour tous ces rappels et autres tips !
Super article
Bonne explication tout public la parenthèse sur les ampli boost/Ibiza et toutes ces cochonneries ma fait bien rire 😂
Haha, il faut savoir sortir les vérités qui blessent