Les vacances d’été viennent de se terminer, on arrive en septembre. C’est la rentrée ? Pour nous aussi !
Cette fois, c’est en Auvergne que nous nous retrouvons : La terre promise de Job63 avec ses montagnes, ses paysages idylliques et ses fromages caustiques.
Cette fois-ci, on inverse les rôles : Je me retrouve à descendre avec mes collègues bretons Paul et Flavien pour un trajet long, fort en émotions et en malbouffe.
J’aurais été le seul de l’équipage à embarquer du matériel, et j’ai donc naturellement choisi des produits de ma marque : DBM Audio Design.
Pour l’occasion j’embarquerais système en kit DIY (CIY118 + TIY2V), un DBM118 et un HIY8035 avec sa compression CX14-8 histoire de pouvoir montrer aux collègues ce qu’on sait faire dans différentes tranches de prix.
Les produits sont des prototypes qui se veulent “proof of concept” et ont vocation à valider les mesures et performances de chaque produit 😉
Nous arriverons donc le vendredi en fin d’après-midi, prêts à en découdre.
Rapidement s’installent le barnum puis les premières sonos :
– Un système dB-Technologies Ingenia apporté par Sinixter
– Un système 5 voies apporté par Joune et Seb (Dawood)
– Une colonne CIY118 + TIY2V amenée par moi-même
Le système dB-Tech est simple et efficace : Branché en quelques minutes, le caisson de basse Bass-Reflex DVA S30N en 2×18″ est présent sans en faire des tonnes, avec une belle sensation de descente et de punch dans un volume convenable.
Le top IG3T se veut fin avec ses 2×10″ et sa compression 1,4″. Il ouvre très large, et présente une ouverture verticale asymétrique qui lui donne une proximité confortable à l’usage sans avoir à trop faire de compromis sur la portée.
Le système de Dawood pourrait être décrit de pas mal de façons, mais le premier adjectif qui nous sera tous venu à la bouche est “gros” :
Les subs de conception Marc’o (Hornplans) tournent autour des 1000L, les kicks en 15″ conçus par mes soins font pile 1500mm de large avec 3 boites, et les tops sont une base de SMT212 coupée en deux équipée en 12MI100 à laquelle on est venu greffer une BMS4554 dans un pavillon P-Audio et deux “super-tweeters” P-Audio.
Les Subs sont équipés de 2×18″ Oberton montés dans une charge Compound, et le résultat est là : ça pousse !
Le SPL est au rendez-vous, avec une belle dynamique et une descente suffisante pour les styles musicaux diffusés.
Les kicks sont nerveux, encore une charge Compound dans laquelle se charge un MB15N405.
J’ai pensé cette boite pour une très forte sensibilité (107dB à 1W/1m) sur 80-250Hz et elle le fait bien.
Les tops en revanche… c’est pas ça… La section mid présente un gros défaut de conception (Event au fond du pavillon) créant un trou béant à 500Hz (en plein milieu de la bande-passante… oups) et un accident de phase cataclysmique à 1500Hz.
La sonorité est “muddy”, presque désagréable avec un haut-mid absent, et un raccord hasardeux en haut.
L’aigu est moyen, et se retrouve à peigner sévère avec les “super-tweeters” à coté.
Avec Flavien, on a pris les choses en main sur ce top, et on s’est lancé dans une mission de sauvetage à grand coup de processing : Des corrections franches, du Allpass du second ordre couplés à des modifications de filtrage nous auront permis de “sauver les meubles” sur le mid.
Pour l’aigu, on a tout repris, collé un +12 au “Super-tweeter” (qui en réalité est “super-foireux”) et ajouté une pente douce à 10kHz pour limiter la casse…
C’est désormais bien plus écoutable. Les oreilles les plus aguerries repèreront rapidement un processing hardcore et des excitations… Mais c’est déjà bien mieux.
Pour le CIY et la TIY2V, je ne serai surement pas le plus objectif pour en parler mais le Sub se veut compact et étonnamment performant pour la taille.
Le 18LEX encaisse sans broncher avec une belle dynamique apportée par la charge Compound et une descente suffisante pour pouvoir diffuser de la musique électronique.
La grille peut paraitre à peine assez tendue à première vue mais ne pose pas soucis et ne vibre pas à l’usage.
La TIY2V elle, se présente comme un super compromis, archi-compact et léger avec une large ouverture (90° par 60°).
Elle offre un bon punch avec son 12″ de 500W et pourra se permettre un raccord propre dès 65Hz.
Cependant, il ne faudra pas trop en attendre coté SPL : C’est un top Bass-Reflex en 12″ +1″ qui ouvre large, pas une T3V pavillonnée de 1500W.
S’en suivra une averse, puis un rangement d’une grosse partie du matériel et une fin de soirée à écouter la petite sono de Totor (Que je n’ai pas en photo, désolé).
L’occasion de découvrir les CBH38 et les petits tops coaxiaux Hortus qui l’accompagnent, amplifiés par un module Litemod de chez Powersoft.
Cette anecdote nous aura appris que, non, les Auvergnats ne sont pas de fins météorologues : Quand le type te dit “non t’inquiète, ça va tourner autour du massif puis partir par là, et ensuite par là bas”, bah en fait tu peux en conclure que tu vas bel et bien prendre le gros orage juste devant toi dans la tronche !
Le lendemain, on remet ça, comme d’habitude sur ces rassemblements après trop peu de sommeil et une soirée mouvementée.
Le soleil se lève, les oiseaux chantent, Phonetik commence à faire des Sweeps sur Room EQ Wizard sur une A15 levée à 5m de haut, tout le monde prend son café et se prépare à la longue journée d’essais qui arrive.
Le soleil semble être avec nous, la chaleur aussi et on attaque les montages et calages des différents systèmes de la journée.
Vous vous souvenez de Baignoire-Man ? Le type avec ces MCH54 de 1268,4L ?
Eh bien il est de retour avec l’extrême inverse : Les “Bidets115” et les MS201 de chez Fertin.
Les subs sont aux dimensions du CIY118 avec un haut-parleur 15″ un peu plus compact, toujours de la série LEX de chez Beyma.
Accordé beaucoup plus bas que mon CIY, ce sub a une superbe assise qui rend les écoutes de styles musicaux plus exigeants (Bass-Music, Dub) plus confortable, au prix d’un niveau de sortie forcément inférieur.
La MS201 ? Eh bien je n’en parlerais pas. Fertin a dit que j’étais le nouveau Nimax, du coup c’est niet, puni, au coin, tourne retourne ! (Mais dans les grandes lignes, c’est pas mauvais).
Nous avons ensuite eu l’honneur d’écouter le nouveau projet de mon compère Job63 : Le système Neutral Acoustics !
Simple, efficace et sans fioritures, il se compose de caissons de basse en charge Compound équipés du 21QLEX1600Fe de chez Beyma (Si vous nous lisez, vous étiez omniprésents sur ce rassemblement coté transducteurs haha) et de tops 3 voies assez classiques équipés du combo H6000/ME10 pour la partie aigu.
Le système est compact, dynamique mais assez sec en bas (la faute à des transducteurs pas rodés en totalité et à un HPF trop haut, selon moi). Quelques Hz de moins en bas le rendront plus appréciable et moins froid à l’usage.
La T3V ne bouleverse pas les standards, c’est du vu et revu mais ça marche terriblement bien : L’ouverture dans les deux axes liées à son coté trapézoïdal lui donnent un kick incisif, super cohérent, bien chargé, avec une ouverture contrôlée sur les deux axes.
La partie Medium/Aigu n’a plus à faire ses preuves : qu’on l’aime ou non, ça couvre large, fort et pour un prix canon.
Petite mention spéciale à la peinture PU “vert menthe” qui confère à cette sono un look atypique et très soigné.
On enchainera avec un système dont la partie basse a été dessinée par Job63, accompagnée d’un superbe système Incremental équipé d’origine et restauré dans les règles de l’art.
Les caissons de basses sont des Horns longs type Invader Bass Bin, dessinés autour du LF18G401.
La basse est tendue, nerveuse et percutante (nous avions déjà pu écouter ce système lors du prototypage du Unity Horn) mais n’a pas pu être écoutée et appréciée à sa juste valeur, la faute à un kick-bin défectueux qui creuse fort à 150Hz.
La section mid/high de l’incrémental est mythique et toujours aussi chouette : ça sonne fort, propre, loin et vintage à souhait 😉
On continue avec un mélange de systèmes : Les SACH115-DWD, le Mid/High de l’Incremental et les célèbres MHB-Killers des Lobotek !
Une section Subwoofer célèbre car révolutionnaire : Ces caissons sont les premiers Compound sur ce pattern à avoir foulé le sol français !
D’un dessin original de Job63, repris, optimisé puis revendu à tour de bras aux 4 coins de la France par un tiers qui l’a popularisé chez les Sound Systems, ce caisson se veut super polyvalent, incisif, et physique à souhait malgré le petit G401 qui l’anime.
Ce design serait-il l’arme ultime pour de la Techno ? Stacké par 4 unités et plus, et en utilisant un haut-parleur un peu plus couillu, j’ai envie de vous dire : Très probablement.
Pour finir avec ces écoutes, nous avons pu écouter le système de Phonetik avec deux configurations :
Une première configuration cardioïde retournée avec 3x MTH54 + 2x A15, avec une belle réjection arrière, mais des A15 qui ont rapidement montrées leur limites sur le bas du spectre avec 3×21″ dessous.
Une seconde avec 4x MTH54 + 2x SACH115-DWD et 2x A15 qui pour moi a été le système le plus impressionnant et polyvalent du weekend : Belle descente, impact et clarté au rendez-vous
Le samedi soir comme l’an dernier, on a remis le couvert : session d’écoute en double aveugle de 3 des compressions 1,4″ les plus haut-de-gamme du marché !
On a monté toutes les compression dans notre pavillon DBM HIY8035, pavillon ayant fait l’unanimité dans les écoutes précédentes avec sa belle ouverture et sa sonorité vraiment superbe.
Raccordé au bas d’une T3V en 2×12″ de Job63, on viendra raccorder ces pavillons autour de 500Hz.
De bas en haut :
– Beyma CP855Nd (Compression 1,4″ avec bobine 4″)
– BMS 4594Nd (Compression 1,4″ coaxiale avec bobine 3,5″ + 1,75″)
– DBM CX14-8 (Compression 1,4″ coaxiale avec bobine 3″ + 2″)
Beyma CP855Nd : La reine est morte, vive la reine !
Raccordée et égalisée dès 500Hz, cette compression tire moins son épingle du jeu que lors du dernier test.
Elle se fond plus dans la masse, perd un peu de son coté très clair mais reste une référence en 1,4″ capable de raccorder tôt avec de belles puissances.
Son prix et son arrêt de production resteront un vrai frein face à des coaxiales modernes encore disponibles à la vente.
BMS 4594Nd : Bonne deuxième
Encore une fois la compression la plus onéreuse de ce test, mais aussi la plus puissante… Raccordée plus tôt, elle prend du sens !
Elle sonne neutre, permet de bien saisir toutes les informations (surtout lorsqu’on a plein d’éléments dans un mix) et est surement la moins fatiguante de ce test, à l’écoute.
Mais son prix fait passer tout ça au second plan : Le commun des mortels ira chez la concurrence pour avoir quelque chose de similaire pour la moitié de son prix.
DBM CX14-8 : La numéro 1 dans ce contexte.
Fraichement au catalogue DBM Audio Design cette compression est la deuxième plus puissante de ce test derrière la BMS.
Dans la plupart des écoutes, contrairement au dernier rassemblement, elle est sortie devant les deux autres, en terme d’agrément et de définition. Elle est capable de raccorder dès 350Hz dans le HIY, lui apportant un coffre et une descente que les autres ne retrouvent pas aussi bas.
C’est également la deuxième moins chère de ce test : Elle est disponible pour environ 450€ (250€ de moins que la 4594Nd !).
Son rapport qualité/puissance/descente/prix la placent juste devant la 4594Nd, qui aura un peu plus de jus mais ne sera pas du tout dans la même gamme de prix.
Et pour cloturer ce weekend, on aura eu l’occasion de comparer deux subs performants et compacts :
– Le DBM118
– Un TH en 21QLEX1600Fe conçu par Sinixter (dessiné mercredi, matériaux achetés jeudi, assemblé vendredi, rodé dans la nuit et testé samedi… il fait pas dans le social, Sinixter)
Ecoutés chacun leur tour accompagnés d’une TIY2V nous avons pu nous faire une idée de ces deux boites, l’une en 18″ et l’autre en 21″.
Le TH de Sinixter est puissant, avec une belle rondeur et un son très propre. Il se raccordera sans peiner jusqu’à 100Hz et se veut assez physique.
Le DBM118 à coté montrera moins de rondeur, mais aura une meilleure descente et sera un peu plus à l’aise sur les transitoires (différence liée à la surface du haut-parleur et à sa charge).
Ce test aura été interrompu par une coupure de courant qui, à la reprise, aura été mettre en carafe le module AllDSP de mes amplificateurs (qui se mettront subitement à surlimiter les haut-parleurs sans raison).
Dans un élan d’agacement et de fatigue, la décision aura été prise de jeter avec vigueur le rack d’amplis chinois dans le camion et de reprendre la route.
Quelques belles images de notre ami Pierre pour illustrer la fin de cet article.
Encore merci à tous ceux qui se sont donnés la peine, à grands coups de trajets de 8h, de déchargements de camions, d’arrêtés préfectoraux mis en place par la mairie (qui auront permis à la gendarmerie locale de venir crier leur incompétence en venant nous embêter pendant un temps calme), de Systune et de Truffade pour que cette édition soit aussi agréable et intéressante qu’elle était sensée l’être.
On se retrouve très vite !